Trouble obsessionnel compulsif - TOC

Trouble obsessionnel compulsif :
Comment y faire face?

Les troubles obsessionnels compulsifs, plus souvent appelés "TOC", s'expriment à trois niveaux:

• Le niveau psychologique: il y a des préoccupations incessantes en lien avec la survenue d'un évènement, le plus souvent redouté. On parle d'obsessions.
  On pense, par exemple, qu'on va tomber malade, que la malchance va s'abattre sur nous ou encore que la maison va prendre feu.
   
• Le niveau comportemental: des comportements répétitifs et irrepressibles sont mis en place pour éviter que cet évènement ne survienne et / ou pour soulager la tension ressentie. On parle de compulsions.
  On se lave les mains des dizaines de fois pour éloigner le risque de maladie, on vérifie pendant des heures qu'on a correctement fermé le gaz ou bien on doit créer un alignement parfait entre différents éléments du domicile afin de conjuger le mauvais sort.
   
• Le niveau social, relationnel et affectif: la vie sociale, relationnelle et affective est altérée par ces comportements envahissants.
  On peut par exemple passer deux ou trois heures chaque jour à faire des vérifications avant de pouvoir vaquer à ses occupations; cela entraîne des difficultés d'ordre professionnel (arrivée en retard au travail), relationnel (incompréhension des proches, sentiment de solitude et repli sur soi), affectif (dégradation de l'estime de soi en lien avec l'incapacité à enrayer les comportements obsessionnels). 

Le lien peut être difficile à établir entre les pensées obsessionnelles et les compulsions; pour certaines personnes, ce lien n'existe pas. 

Invalidants et source de grande souffrance, les TOC entravent considérablement le bien-être et s'accompagnent bien souvent d'autres troubles: anxiété majeure, dépression, perte de l'estime de soi, sentiment de culpabilité, etc. 

La consultation chez un professionnel reste la meilleure option thérapeutique afin de soigner les TOC.

• La première étape dans l'amélioration des TOC consiste à enrayer le sentiment de culpabilité qui accompagne les compulsions: on est obligé d'agir, les compulsions ne découlent jamais d'un choix.
  Plus on culpabilise, plus la tension augmente et plus les compulsions gagnent en intensité.
   
• Dans un second temps, il convient d'envisager en douceur les aménagements possibles afin de limiter l'intensité et l'impact des compulsions.
  L'amélioration des TOC est un processus qui demande de la patience de la part du patient et du thérapeute.
   
• Par la suite, une fois un quotidien satisfaisant mis en place, on pourra modifier les pensées (les obsessions) qui sont à l'origine des troubles et ainsi en soigner les causes en profondeur.
  Cette étape peut représenter le début d'une nouvelle phase de la thérapie.

Laure Fillette
Psychologue Psychanalyste à Paris 6